19 mai 2024

Agriculteurs : Où va l’Union européenne ?

Dans plusieurs pays membres de l’Union européenne, les agriculteurs font entendre leurs voix. Ils organisent des manifestations, des blocages de routes et d’autoroutes. Ils expriment un malaise, un mal être, voire un désarroi ou un désespoir face à leurs situations parfois intenables. En filigrane, une critique de l’Union européenne est perceptible.

L’union européenne est saisie par la question agricole. La politique agricole commune PAC) est la première grande politique commune qui a été mise en oeuvre. Elle est entrée en vigueur le 30 juillet 1962, il y a plus de 60 ans. Elle a évidemment subit des modifications depuis cette date.
Elle était fondée sur un contrôle des prix et un subventionnement et avait pour objectif d’assurer l’autosuffisance alimentaire des pays membres de la communauté économique européenne (CEE) de l’époque. On demandait aux agriculteurs d’être productifs. Ils l’ont été, parfois au-delà de leurs espérances, entraînant de ce fait des crises de surproduction. Ce fut notamment le cas pour le lait en 1977.
La PAC avait une orientation résolument productiviste et protectionniste. Elle a bien évolué depuis.
En 1992, les aides directes sont instituées. En 2003, elles sont découplées de la production qui n’est plus une base pour leur attribution. En 2021, chaque pays membre doit élaborer un plan stratégique national … avec le risque de non-conformité avec les objectifs du Pacte vert européen.
Pendant toutes ces années, le productivisme n’a jamais été abandonné et les marchés mondiaux se sont largement ouverts. Les produits européens sont donc mis en concurrence directe avec les produits internationaux.
La situation des agriculteurs résulte de cette organisation. Ils sont placés dans une concurrence déloyale entre producteurs européens et avec les producteurs mondiaux. En Europe, les régimes sociaux et fiscaux sont différents et, dans le monde, les normes sont pour le moins « variées ». La concurrence « libre et non faussée » inscrite dans les traités européens ne peut s’exprimer. Même les plus libéraux peuvent le comprendre. C’est la construction européenne qui est à revoir ! Rien de moins !